Éric BAUDART
Eric Baudart, "Millimeter Graph Paper Dark Matter", 2019 © Eric Baudart
Éric BAUDART
Né en 1972 à Saint-Cloud (France), il vit et travaille à Paris. C’est un artiste dont la pratique englobe sculpture, photographie et installation. Son travail se distingue par une attention particulière portée aux matériaux, à leurs changements d’états et leurs potentialités formelles
Éric Baudart tire des formes minéralisantes et quasi-organiques de certaines matières synthétiques, industrielles, auxquelles il confère une nouvelle perception, un nouveau statut visuel. "Milimeter Graph Paper Matter" est également un travail de la matière et de sa perception. Eric Baudart use à nouveau du recouvrement, du détournement pour créer une surface énigmatique. Il enduit des feuilles de papier millimétré d’une couche de peinture qu’il vient ensuite soulever, gratter méticuleusement, suivant les trames imprimées. Il assemble les feuilles contrecollées en quadriptyque, jouant des effets de surface et de texture, de miroitement, d’usure, composant un tableau abstrait, à la surface moirée, à la fois veloutée et métallique. Une fois de plus, il crée un piège, s’agit-il d’un tissu, d’une tapisserie, d’une peinture ?
Informations sur l'oeuvre :
Oeuvre : Papier millimétré "Dark Matter"
Informations sur l'artiste :
Représenté par la Galerie Valentin
Exposition récente : Le printemps de septembre à Toulouse
Ressources documentaires
Joana HADJITHOMAS & Khalil JOREIGE
Joana HADJITHOMAS & Khalil JOREIGE
Joana Hadjithomas (née le 10 août 1969) et Khalil Joreige (né le 26 septembre 1969) sont des cinéastes et artistes libanais. Leurs œuvres communes comprennent des films de fictions et des documentaires, des installations vidéo et photographiques, des sculptures, des performances et des textes. Ils sont avant tout des passeurs d’histoires. Autodidactes, ils sont devenus plasticiens par nécessité au lendemain des guerres civiles libanaises, pour témoigner des drames et de l’histoire de leur pays natal.
A partir de travaux menés par des scientifiques, archéologues, géologues et historiens, ils réalisent une installation à partir d’éléments issus d’excavations, une installation tant matérielle que symbolique, suspendant dans l’espace seize carottes recomposées à partir de divers sous-sols terrestres. Ces "Time Capsules" emprisonnent dans la résine des couches de sédiments, des fossiles et minéraux provenant de matériaux d’études prélevés dans les sols de Paris, Athènes et Beyrouth, autant de traces d’occupations, de guerres et d’échanges de civilisations antiques et contemporaines. Le matériel collecté, ré-agencé dans les tubes à partir de la documentation scientifique produite lors des carottages, révèle en creux, en profondeur, le passé de ces grands centres urbains. Cette installation très émouvante donne à voir l’histoire de l’humanité, mise au jour grâce à l’archéologie préventive. Déplacement des mondes souterrains, écriture discontinue des pierres, ces stratigraphies géologiques révèlent des cartographies instables, des histoires fragmentées. Les pierres, les villes, les territoires écrivent le monde, témoignent du passé à travers les textures, les trous, les couches, les ruptures, les métamorphoses minérales.
Informations sur l'oeuvre :
Oeuvre : Time Capsule
Audioguide
Presse sur l'oeuvre
Informations sur l'artiste :
Website des artistes
Exposition récente : Under the Cold River Bed, 12ème Taipei Biennal à Taiwan
Ressources documentaires
Annette MESSAGER
Annette Messager, "Jumping", 2018 © Adagp, Paris 2018.
Annette MESSAGER
Née le 30 novembre 1943 à Berck (Pas-de-Calais), est une artiste et plasticienne française. Elle a notamment réalisé des installations incorporant diverses techniques artistiques dont la photographie ou le dessin. Son art essaye de stimuler un dialogue autour du corps, l'intimité, les tabous, le féminin. Annette Messager est une des plus importantes artistes de notre temps. Depuis le tout début des années soixante-dix, elle questionne les formes de l’art comme la place des femmes, tant dans la société que dans le monde de l’art.
« Jumping » est une sculpture installée au mur. Ayant recours comme elle a coutume de le faire à des matériaux du monde contemporain, Annette Messager reprend ici un de ces anoraks qui constituent aujourd’hui un motif commun à l’ensemble de l’humanité. Il n’y a de voyage au bout du monde où l’on ne croise ces fameux vêtements, aussi pratiques qu’universels. Ils sont devenus un langage commun aux hommes et aux femmes. Rouge ici, il est mis en forme pour constituer une sorte d’idole des temps modernes. Renversée, elle devient une croix, une forme abstraite qui résonne pourtant en chacun. Familière et étrange, cette forme tient une corde, comme à sauter. La référence à l’enfance et au jeu est un refrain chez l’artiste, les enfants à naître, ceux qui vivent et jouent. Souvent leurs jouets sont déchirés, dépecés, vidés de leur kapok puis écartelés. Ici le jeu est à l’œuvre, mais comme sacrifié et crucifié.
Informations sur l'oeuvre :
Oeuvre : Jumping
Presse sur l'oeuvre
Informations sur l'artiste :
Représentée par la Galerie Marian Goodman à Paris
Exposition récente : Le désir attrapé par le masque au Centre Pompidou à Metz
Ressources documentaires
Kapwani KIWANGA
"Nations", Kapwani Kiwanga, © Adagp - Inv. 2020.2465 (1-4)
Kapwani KIWANGA
Artiste franco-canadienne, née en 1978 à Hamilton, dans la province de l’Ontario. Elle vit à Paris depuis 2005 et entretient des liens avec la Tanzanie du fait de ses origines familiales. Sa double formation en sciences sociales et arts visuels nourrit sa pratique plastique, axée sur les sociétés contemporaines postcoloniales et les asymétries de pouvoirs. Fondé sur des recherches, son travail fait dialoguer récits historiques, archives et réalités contemporaines, en utilisant différents médiums : sculpture, installation, photographie, performance et vidéo.
Kapwani Kiwanga explore les histoires coloniales et leurs multiples ramifications dans le monde contemporain. Ses œuvres interrogent l’histoire officielle, déplacent les points de vue et remettent en question les rapports de pouvoirs établis. La série "Nations" est composée de textiles multicolores, cousus ensemble et suspendus horizontalement à un mât métallique accroché au mur. A travers ses drapeaux, l’artiste questionne les liens entre croyance – spirituelle, religieuse ou idéologique – et construction des sociétés, qu’il s’agisse d’un Etat-Nation, d’une communauté Marron ou d’autres organisations sociales. Pour "Nations : Beginnings, August 22, 1791", la source iconographique est une illustration réalisée par Boisselier vers 1830, représentant le soulèvement mené par Vincent Ogé au Cap-Français en 1790 ("Le mulâtre Ogé va soulever ses frères à Saint-Domingue", 1830, Boisselier, impression sur papier). Kapwani Kiwanga s’inspire également d’une gravure d’un anonyme, représentant le "Début de la révolte des noirs à Saint-Domingue, Troubles en Haïti", 1875. Le dessin est interprété dans un recadrage très serré, rendant les formes figuratives presque abstraites, jouant des aplats de couleurs de perles scintillantes.
Informations sur l'oeuvre :
Oeuvre : Nations
Exposition et presse
Informations sur l'artiste :
Représentée par la Galerie Jérôme Poggi à Paris
Exposition récente:"Sarah Maldoror : Cinéma Tricontinental" au Palais de Tokyo à Paris
Ressources documentaires
Gözde ILKIN
Gözde Ilkin, "Hışırtı, Rustle, Bruissement", 2020 © droits réservés
Gözde ILKIN
Née en 1981 à Kütahya (Turquie). Elle a étudié la peinture à la faculté des beaux-arts de l’Université Mimar Sinan et poursuit des études à l’Université Marmara d’Istanbul. Elle vit et travaille à Istanbul. En utilisant principalement la couture, le dessin et la peinture, ainsi que des installations vidéo et sonores, Ilkin construit des formes d’interactions conflictuelles au sein des motifs de tissus domestiques trouvés. Dans le processus, elle fait référence aux relations / manipulation sociales et politiques, aux frontières, aux problèmes de pouvoir, aux attitudes de genre et à la transformation urbaine.
Le motif du tissu original de l’estampe de la Journée Internationale des droits des femmes 2020, appelée « Bruissement », reprend le feuillage du lierre, cette plante domestique étrange et paradoxale. D’une part toxique car elle conserve les gaz nocifs de l’air mais également purificatrice. Cette plante, qui nous est si familière, modèle original du symbole du cœur, développe à la fois un pouvoir de guérison et un pouvoir venimeux. Issues de cette broussaille végétale quatre figures de femmes lestées de pierres dans les mains marchent et se déplacent avec effort au cœur de cette flore envahissante et ambigüe. L’œuvre est inspirée par le son qu’émet le déplacement dans les feuilles tout autant que par son caractère. De ces personnages cousus émane une force, modèle d’associations incontrôlables et tenaces qui menacent l’autorité.
Informations sur l'oeuvre :
Oeuvre : Hışırtı, Rustle, Bruissement
Estampe réalisée en 2019 à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes
Presse en lien avec l'oeuvre
Informations sur l'artiste :
Website de l'artiste
Représentée par la Galerie Paris - Beijing
Exposition récente: UnNatural History à Herbert Art Gallery & Museum au Royaume-uni
Ressources documentaires
Joël HUBAUT
Joël Hubaut, "Rogatons épars du "Show Famille 80" recombinés en rebut-partition", 1980-2019 © Adagp, Paris 2019, Photo © Aurélien Mole.
Joël HUBAUT
Né en 1947 à Amiens, Joël Hubaut produit ses premières œuvres à la fin des années 1960 et n’a pas cessé depuis. Il travaille aujourd’hui à Réville en Normandie et enseigne à l'École supérieure d'arts et médias de Caen depuis 1978.
"Rogatons épars du « Show Famille 80 » recombinés en rebut-partition" est une œuvre constituée de résiduels d’une performance présentée en 1980 au Théâtre d’En Face à Paris, intitulée "Show Famille 80". Lors de cette performance, l’artiste réunit les membres de sa famille dans une cérémonie absurdement macabre. Alors que chacun semble vaquer à ses activités quotidiennes - la femme prépare un lapin (clin d’œil ici à cet animal, symbole de la prolifération par excellence, qui traverse l’œuvre de Joël Hubaut), la mère tricote, la belle-sœur baigne son bébé, le beau-frère joue de la guitare, etc. - Joël Hubaut s’en prend violemment à un nounours. Il le taillade, l’éventre, le macule et finit par le dévorer en silence.
Dans cette performance le quotidien est bousculé par l’irruption de l’art. Joël Hubaut vient déranger cette scène de vie quotidienne où chacun se cantonne consciencieusement à son rôle théâtral mais aussi son rôle domestique. Mais inversement c’est aussi la vie qui prend le pas sur l’art dans "Show Famille 80" où les acteurs ne sont autres que les proches de l’artiste. Profondément autobiographique la performance est teintée du souvenir de la mort du fils de l’artiste, décédé à 3 ans d’une méningite foudroyante. L’œuvre est donc le témoignage d’une expérience collective, familiale, artistique et profondément personnelle, que l’artiste compose à la mémoire de son fils, comme un moyen de lutter contre l’oubli.
Informations sur l'oeuvre :
Oeuvre : Rogatons épars du "Show Famille 80" recombinés en rebut-partition
Informations sur l'artiste :
Website de l'artiste
Exposition récente : "SATELLITE", exposition collective à la Galerie Satellite à Paris
Ressources documentaires
Nicolas FLOC'H
Nicolas Floc'h, "Structures productives, récifs artificiels, - 18m, Kikaijima, Tara Pacific, Japon, 2017", 2017 © Adagp, Paris 2017
Nicolas FLOC'H
Né en 1970 à Rennes, vit et travaille à Paris et Rennes. Nicolas Floc’h, qui voulut un temps devenir marin pêcheur et qui, encore lycéen, expérimenta un an et demi le métier, est un artiste nomade. Sa pratique peut s’analyser à l’aune de notions anthropologiques essentielles telles que se nourrir, habiter, échanger, transformer, tant son œuvre se situe entre le champ de l’art et les dynamiques sociales du langage, de la circulation, du marché.
Les œuvres de la série « Structures productives, récifs artificiels » émanent d’un projet initié en 2010 avec le soutien du Cnap pour une recherche artistique menée en lien avec des scientifiques et chercheurs maritimes en France et au Japon. La série montre, en noir et blanc, des récifs artificiels japonais et européens immergés depuis plusieurs années dans des zones protégées, interdites à la plongée récréative et accessibles aux seuls scientifiques. Les photographies sont produites sans lumière artificielle. Pour ce projet, Nicolas Floc’h s’est d’abord formé à la plongée avec bouteilles. Depuis près de dix ans, il inventorie ainsi les récifs artificiels implantés au fond des mers pour renouveler la faune et la flore et contribuer à la survie d’un écosystème nécessaire à l’humanité. Cette entreprise est pour lui concomitante d’une prise de conscience des enjeux écologiques liés à la surpêche et au biotope subaquatique.
Informations sur l'oeuvre :
Oeuvre : Structures productives, récifs artificiels, -18 m, Kikaijima, Tara Pacific, Japon, 2017
Interview de l'artiste
Audioguide
CQFD "Le vent se lève" ; (page 25/60)
Texte critique « sous influence » vu par Philippe Vasset
Informations sur l'artiste :
Website de l'artiste
Exposition récente : Dans le cadre de MANIFESTA 13, exposition Paysages Productifs au FRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur à Marseille
Ressources documentaires
Abraham POINCHEVAL
Abraham Poincheval, "Walk on Clouds", 2019 © Adagp, Paris 2019
Abraham POINCHEVAL
Né à Alençon en 1972, vit et travaille à Marseille. Depuis novembre 2015, il enseigne la performance à l'école supérieure d'art d'Aix-en-Provence. L’artiste est un explorateur insatiable. Qu'il s'agisse de traverser les Alpes en poussant une capsule qui lui sert d'abri ou de s'enfermer une semaine dans un rocher, ses expéditions – itinérantes ou statiques – nécessitent un engagement total du corps.
Dans sa vidéo de 2019, "Walk on Clouds", Abraham Poincheval arpente les nuages, accroché à une montgolfière qui en surplombe la canopée, et explore un ciel mouvant et teinté de couleurs psychédéliques. L’artiste envisage de passer une demi-journée à marcher sur la canopée, comme s’il faisait l’ascension d’une montagne, en se promenant, se perdant, s’enfonçant dans les nuages, puis remontant à la surface. Des images vidéo dévoilent cette expédition menée à plusieurs dizaines de mètres d’altitude, où l’artiste suspendu à un harnais, relié à un système de captation, est filmé par des drones marchant dans le ciel, s’approchant du soleil, dans un territoire dépourvu de frontières. L’installation est immersive du fait de la taille de l’écran qui mesure plus de 3 mètres de hauteur et de 14 mètres de longueur. Cette vidéo retranscrit les moments clés de la performance, cette odyssée sur la canopée, au travers d’un paysage mouvant qui se défait et renaît à chaque instant.
Informations sur l'oeuvre :
Oeuvre : Walk on clouds
Presse sur l'oeuvre
Informations sur l'artiste :
Représenté par la Galerie Semiose
Exposition récente : L'âme primitive au musée Zadkine à Paris
Ressources documentaires
Tatiana TROUVÉ
Tatiana Trouvé, "Desire Lines", © Adagp, Paris 2015, Photo © Philippe Lebruman
Tatiana TROUVÉ
Née en 1968 à Cosenza (Italie), elle a grandi à Dakar au Sénégal. Elle a mené ses études aux Pays-Bas ainsi qu'à la villa Arson (Nice), avant de développer l'un de ses premiers projets artistiques, le "Bureau d'Activités Implicites (BAI)". Aujourd'hui, elle vit et travaille à Paris. Elle est lauréate du prix Marcel Duchamp en 2007.
Le sujet de la marche qui constitue le fil rouge de l’exposition "Le vent se lève" est symbolisé par l’installation "Desire Lines" de Tatiana Trouvé. Généreux don de l’artiste, cette œuvre recense deux cent douze grandes marches de l’histoire, de la littérature, de la musique et de la poésie, mais également des mouvements contestataires et progressistes. Au fil de cette histoire, il est question d’un rapport au monde tant physique que spirituel.
Informations sur l'oeuvre :
Oeuvre : Desire Lines
Étude sur l’œuvre
Entretien entre Tatiana Trouvé et Alexia Fabre
Présentation de l’œuvre à New-York
Presse sur l’œuvre (Brooklynrail)
Presse sur l’œuvre (Esse)
CQFD "Le vent se lève" ; (page 54/60)
Bon Plan de l’exposition "Le vent se lève" (jeu pour les enfants)
Informations sur l'artiste :
Représentée par la Galerie Perrotin à Paris
Exposition récente : Tatiana Trouvé from March to May à New-York
Ressources documentaires
Bianca ARGIMÓN
Bianca Argimon, "Stilleven", 2020 © droits réservés
Bianca ARGIMÓN
Née en 1988 à Bruxelles (Belgique), elle vit et travaille à Paris. Elle a étudié à la Central Saint Martins School de Londres, puis à l’ENSAD et aux Beaux-Arts de Paris. Elle travaille avec des médiums variés tels que le dessin, la tapisserie ou la céramique.
Bianca Argimón plonge le public dans un univers fait de formes aux couleurs pastel, tant naïves et innocentes qu’inquiétantes et absurdes. Le dessin est à la base de son travail que ce soit pour représenter des environnements de travail ou des jardins paradisiaques. L’artiste propose une réelle réflexion sur la façon de produire en mettant l’accent sur la collaboration et le partage des compétences, notamment textiles.
Informations sur l'oeuvre :
Oeuvre : Stilleven
Presse sur l'oeuvre : Estampe réalisée en 2019 à l'occasion de la Roseraie Départementale
Informations sur l'artiste :
Website de l'artiste
Exposition récente: Art of sport au Copenhagen Contemporary à Copenhague
Ressources documentaires